J’étais arrivé à New York la veille, pleinement heureux de retrouver cette bonne vieille Grosse Pomme toujours aussi fiévreuse, démente et démentielle. Comme un ballon d’oxygène après un an de calvaire à Paris.
Après avoir traditionnellement rendu visite à mes buildings favoris, le Woolworth, le 40 Wall Street, le General Electric et pleins d'autres tout aussi croquignolets, je venais de terminer de dîner avec une vieille copine dans un restau mexicain de Columbus Avenue. Joanna était hors-service après une dure journée de labeur et les très grosses chaleurs du mois de juillet. On avait remis notre nuit au Red Zone pour plus tard. Le vin blanc de la Napa Valley m’avait échauffé les sangs, et je me retrouvai seul sur la Neuvième à me demander ce que j'allais faire de ma nuit.
Au fait, je me présente: Jean-Loup, trente-sept ans, beau corps, belle gueule, brun, cheveux en brosse, sportif (natation et gymnastique), et la braguette toujours chaude. Je travaille dans un bureau d’architecture.
Bref, il ne m’a pas fallu longtemps pour décider de me faire la grande tournée des bars gays du Village. Après avoir écumé le Ty’s, le Ramrod, le Boots & Saddles, le Badlands et le Keller Bar et rencontré pleins de mecs sympas (ici, dans les bars gays, on cause!), je me suis senti fin prêt pour m'achever dans une boîte destroy.
Pourquoi pas une boîte cuir comme le Eagle’s Nest ou le Spike? Mais il fallait que je me fringue d'un minimum de cuir noir pour être crédible. Je suis repassé à mon hôtel, c’était sur le chemin, et je suis allé à pieds jusque dans ces antres du stupre et de la fornication, armé de mon short spécial cuirette.
Le Eagle’s et le Spike sont à quinze mètres l’un de l’autre, dans un quartier d’entrepôts totalement désert le soir, et plutôt mal éclairé, sur la Dixième avenue, à hauteur de la 20th rue. Ça a un air de coupe-jarrets tout à fait génial, c’est sinistre et bien dans le ton. Entre les deux boîtes, une centaine de mecs en cuir, en uniformes ou carrément à moitié à poil sirotent leur boîte de bière, contre le mur ou assis sur les bagnoles. La première fois, ça fait peur, on n’est pas très à l’aise quand on passe entre les deux files. Après, ça excite un max!
Et puis rien. Je me suis enfilé une certaine quantité de Miller, un peu trop peut-être. Avec le vin blanc, ça commençait à tourner sérieux, et c’est peut-être pour ça que je ne me suis pas enfilé autre chose... Cinq minutes plus tard, j’étais dans la Vingtième rue à attendre un taxi. J’ai pas eu à lever le bras bien haut pour qu’une Checker déglinguée pile juste à mes pieds. Pas eu besoin de bégayer grand-chose non plus pour que le chauffeur me lance: “Oh, you’re french!’’ Dix blocs plus loin, on était devant mon hôtel. Alors que je tendais mon billet de dix dollars par la vitre intérieure, j’ai été plus qu’intrigué par l’étrange sourire du chauffeur. Quel mec! Un vrai fantasme: un ours musclé aux traits burinés, barbe et moustache, une publicité pour un disque de country, et puis ce regard sur moi, qui en disait plus long qu’un discours; il y avait des bites dans ses yeux. J’ai pas été long à comprendre ce qu’il me voulait.
— Don’t worry, man! It’s just so warm outside, ya know! I mean, I feel hot and horny. I’d like to play some game witcha!
C’était clair, il en voulait à ma virginité, et ma tête de froggy avait l’air de lui revenir. J’ai rengainé mon billet et on est repartis, pas très loin. Juste au beau milieu du quartier des docks de boucherie, là ou sévissait le Mineshaft à une certaine époque, en haut d’Hudson Street, vers la 12ème rue. Plus désolé, plus sinistre, on ne fait pas. En prime, l’odeur douceâtre des quartiers de viande et des bouches d’égoûts fumantes. Bonjour le décor pour une baise avec une bête!
Et quelle bête! Un mâle quoi, un Américain de l’Ouest, un cowboy tout de même plus habitué à chevaucher Broadway que les plaines verdoyantes.
Je sais, à Paris c’est all-fashioned (pauvres pétasses!), mais moi la barbe, surtout avec des cheveux bouclés, ça me remue.
On s’est glissés entre deux entrepôts en bois et là, bien à l’abri d’éventuels regards indiscrets, on s’est jetés dans les bras l’un de l’autre. Il savait bien embrasser, le bougre, on lui avait appris à bien enrouler sa langue avec celle de son partenaire! J’ai la tige qui a frétillé, et j’ai bien senti son manche se tendre sous le jean. J’ai la main qu’est descendue aussi sec dessus, histoire de papouiller l’engin. Bel engin, ma foi, mais avant que j’aie pu esquisser le moindre geste, c’est lui qui était à genoux à me déboutonner fébrilement la braguette. Il s’est jeté sur ma bite comme un affamé, et j’ai ressenti un plaisir dingue: c’était chaud et doux, et à chaque butée, les poils de sa barbe me picotaient les couilles. Il m’a pompé et la salive coulait aux commissures de ses lèvres. Ça lui plaisait, le cochon, il creusait bien les joues, et en plus, il se servait de ses pouce et index en anneau pour me comprimer la base de la queue. Puis il s’est mis à me tirer sur les couilles. Ça m’a électrisé, et je lui ai défoncé la gueule à grands coups, avant de m’arrêter brusquement, car j’allais jouir. Il était allumé, le mâle, et il m’a lancé un paquet d’insanités que j'ai à moitié comprises.
On s’est retrouvés allongés sur le béton à se rouler des galoches en gémissant de bonheur, et puis en 69, à se sucer la pine ou à se bouffer le fion. Il sentait fort, et c’était bien poivré. Il avait la raie hyper-poilue, d’ailleurs il était poilu de partout, le torse, le dos, jusque sur les doigts, une forêt de poils tout frisés et bruns. Je l’ai léché de bas en haut et vice-versa, j’ai embouché sa bonne grosse pine circoncise, avec un gland large comme un chapeau de champignon. S’il arrêtait de pomper ou de sucer, c’était pour éructer des cochoncetés. Je me suis retrouvé à quatre pattes, le cul cambré, à me faire dévorer le trou du cul par une bouche brûlante, alors qu’il m'écartait les globes avec ses deux mains. C’était super-bon, et je me suis dit que son gros manche, il n’allait pas tarder à me l'enfoncer, vu ce qu’il me prodiguait.
Et bien non, il m’a relevé et m'a bien regardé en exhibant sa bite violacée et en se branlant. Il était complètement obscène, le visage rouge, les lèvres engluées de salive et le regard fou. Il m’ajuste dit:
— Fuck me, fuck my ass! It’s hot'nd’juicy!
Et puis il s’est retourné contre le mur en lattes, s’est écarté les fesses et s’est mis à remuer du derrière comme une garce en chaleur. De voir ce gros cul hyper-poilu se trémousser m’a fait péter un fusible. J'ai quand même eu le réflexe de me capoter avant de lui casser la tirelire. C’est entré comme dans du beurre, sans un seul arrêt, jusqu’à la garde. Le pied d’acier! J’étais bien au chaud, engainé dans le fourreau d'un cowboy des villes, une bête en tiags qui sentait bon l’homme et la sueur. J’ai commencé à m’activer, lentement d'abord, pour bien sentir les contractions de son anneau. Il soufflait comme un boeuf en gémissant sans arrêt. Il en avait vraiment envie, et c’est vrai que vu le mec, je m’attendais plutôt à ce qu’il m'embroche. Il s’est remis à agiter son cul dans tous les sens, et il s’empalait de lui-même sur toute la hampe, avec à chaque fois, un hoquet de satisfaction. Je me suis couché sur lui et j’ai saisi son pieu pour le branler, avec l’impression que c’était ma propre pine qui ressortait de l’autre côté. J’ai accéléré peu à peu le mouvement, car je sentais au loin le foutre monter inexorablement. C’était vachement bon d’aller et venir, de pénétrer, de ressortir complètement, et de sentir cette belle paire de fesses se renfoncer sur mon dard, l’envelopper, le serrer, tirer sur le frein et le prépuce, et m’exciter à mort le pourtour du gland, loin à l’intérieur.
J’allais gicler dans pas longtemps. Je l’ai ramoné de plus en plus vite, jambes contre jambes, corps contre corps, et il se laissait faire, les deux bras arc-boutés contre le mur. J’ai pris sa queue à deux mains et je l’ai masturbé au même rythme. De l’entendre geindre encore plus, j’en ai fait autant et je me suis complètement laisser aller. Soudain, il a gueulé, j’ai senti sa bite se contracter et il a giclé sa purée dans mes mains et sur le mur. Trente secondes après, c’était mon tour d’ouvrir les vannes. J’ai bien cru que la capote allait craquer tant j’ai pu juter.
Un détail curieux, tout de même, lorsqu'on a rejoint la rue. Juste à ce moment-là, il y a une Camaro qui a démarré en trombe, alors que ce coin est complètement désert. Je me demande bien si on ne s’est pas faits mater.
Mon chauffeur en chaleur m’a raccompagné à mon hôtel. Il était près de quatre heures du matin, et j’étais à côté de mes pompes, en short de cuir noir avec quelques coulées de foutre encore frais. Pour le veilleur de nuit, ma réputation ne fut plus à faire. Mon chauffeur a levé son pouce avec un grand sourire, et il est parti en faisant couiner ses pneus. J’ai regardé la Checker disparaître vers West Street.
Ce n’était que le début de mon séjour à New York, je n’en suis pas resté là...